Chaque année, le budget des Parcs de stationnement est déficitaire. En 2021, la ville prévoit de l’abonder de 142 000€. C’est le résultat d’un choix passé que nous devons assumer. Mais comment la municipalité envisage-t-elle le futur? Sur la même ligne. Au point d’envisager des emprunts pour de nouveaux ouvrages de parkings, emprunts qui nous engageront collectivement pendant encore des décennies. Les décennies 2030-2050 sont-elles encore celles de la voiture. Pas vraiment selon nous.
Contexte
2 délibérations portaient ce 10 mars sur le sujet du stationnement à Voiron.
La première portait sur le budget primitif (le prévisionnel, pour le dire simplement) des Parcs de Stationnement. Pour mémoire, ces parcs sont les parking municipaux clos, au minimum par une barrière. Donc le parking des Tisserands, un bâtiment près de la gare ; celui des Frère Tardy, près de la Gare également mais découvert côté Chartreuse ; celui du Guillon, derrière la médiathèque ; et, enfin, le parking Porte de la Buisse).
La deuxième sur le montant de la subvention annuelle (issue du budget de fonctionnement du budget principal de la Ville) allouée à ces Parcs pour combler leur déficit structurel.
Nous nous sommes positionnés contre. Voici pourquoi.
Sur la première délibération
Il est proposé pour le fonctionnement 593 392€ de budget et sur l’investissement 427 000€. Les 2 sections étant, dans cette délibération, équilibrées.
Question
A-t-on une idée de l’origine des véhicules stationnés sur les parkings concernés par ce budget annexe ? Je pense notamment à celui des Tisserands et celui des Frères Tardy ? Connaît-on la part liée aux habitants de Voiron au regard de celle des habitants du reste de la communauté d’agglomération ? Ou encore des communautés de communes voisines?
Réponse
C’est une donnée qu’il serait difficile d’obtenir. En tout cas, nous ne l’avons pas.
2e intervention
Le parking des Tisserand pourrait être considéré comme un équipement structurant du Pays Voironnais, comme le sont par exemple, ceux de Moirans, de Rives ou de Réaumont. Et à ce titre sa gestion pourrait être réalisée au niveau intercommunal. C’est une piste d’évolution possible pour son statut. Cela permettrait de répartir les frais de fonctionnement entre les différentes communes dont les utilisateurs sont les ressortissants.
Sans plus d’information, nous voterons contre.
Réponse
Oui, c’est une bonne piste et nous y travaillons. Mais une difficulté vient du fait que le parking des Tisserand a un usage mixte et n’est pas seulement caractérisable en parking-relais, comme celui de Moirans.
Sur la deuxième délibération
Le budget des Parcs de stationnement :
Ce budget fait apparaître que les Parcs rapporteraient 450 900€ en 2021, dont 352 000€ de vente de prestations de stationnement (c’est à différencier des parkings ouverts « à parcmètres » dont les revenus ne sont pas comptabilisés ici).
Les dépenses, elles, se monteraient à 504 731€
Le fonctionnement serait déficitaire de 53 831€
A ce déficit s’ajoute le remboursement de l’emprunt.
Le tableau ci-dessus était accompagné de ce texte :
Le budget annexe parcs de stationnement a été créé pour le suivi budgétaire du parking des Tisserands de 471 places en service depuis septembre 2009. Depuis 2017, d’autres parkings clos et payants sont intégrés à ce budget annexe, à savoir : le parking Tardy, le parking parking du Guillon et parking Porte de Buisse.
Ces parkings sont un service public qualifié d’industriel et commercial (SPIC) assujetti à la TVA : ils font donc l’objet d’un budget annexe qui devrait s’équilibrer par ses seules redevances. Cependant, les simulations financières ont montré que la gestion globale du parking le plus important, celui des Tisserands, est structurellement déficitaire. Le coût est donc à ce jour tel que le prix payé par les usagers ne peut suffire à assurer l’équilibre budgétaire de ce budget et le remboursement de la dette. La poursuite de la prise en charge d’une partie des dépenses réelles est nécessaire au vu du niveau de tarification du stationnement imposé pour assurer une fréquentation satisfaisante des parkings en cohérence avec le plan de stationnement de la ville.(Ndlr : Cette phrase signifie qu’on pourrait augmenter le tarif de stationnement mais qu’on ne le fera pas et qu’on lui préfèrera la subvention.)
Compte tenu des crédits inscrits au Budget Annexe Parcs de Stationnement pour l’exercice 2021, le montant prévisionnel de la subvention d’exploitation 2021 s’élèvera à 142 492 €.
Notons, par ailleurs, que cette année, les frais de gestion par Indigo, qui gère ces Parcs pour la ville, augmenteront de 3000€…
L’échange qui suit débute à 1:51:00 dans la vidéo du conseil.
Question
Cette subvention est une subvention au stationnement automobile et donc, aussi, à la circulation automobile. Ce sont 142 000€ qui n’iront pas à d’autre postes, évidemment. Nous en sommes tous conscients et conscientes : nous venons de délibérer autour du budget 2021.
142 000€ c’est une somme.
Or, on peut répéter à l’envie que la voiture est indispensable au quotidien dans notre région, phrase que l’on entend à peu près dans toutes les régions, il y a de plus en plus de situations familiales où son usage se réduit.
Dans l’idée que le télétravail est, et sera demain, encore de mise, qu’envisagez-vous dans la possibilité que la faiblesse de la fréquentation, et donc des recettes, de ces parkings se pérennise ? Avez-vous des pistes d‘évolution ?
Réponse
La piste est simple. Il faut rembourser l’emprunt. Quand il n’y aura plus d’emprunt, il n’y aura plus de déficit.
La plupart des politiques qu’on conduit sont déficitaires. Le service public coûte de l’argent. La particularité du stationnement est que c’est un budget annexe. Et cela laisse apparaître le déficit. Ce sera le cas aussi pour la politique vélo…
Notre réponse
Nous voterons contre néanmoins… Car nous estimons qu’aujourd’hui l’argent doit aller vers d’autres solutions…
Réponse
Comment vous faites quand vous habitez Merlas, St Sulpice des Rivoires ou St-Cassien et que vous devez faire une consultation médicale à Voiron ? Qu’est-ce que vous lui proposez ?
Notre réponse
La question de la relocation des parkings est une question que nous portons. Proposer une alternative, de train, de bus, à l’échelle du Pays Voironnais est important. On sait qu’à l’horizon 2030-2040, les véhicules diesel risquent d’être interdits. On ne sait pas ce que cela donnera au niveau des véhicules électriques, pour lesquels nous avons peu de bornes actuellement. C’est aux collectivités de réfléchir à des solutions permettant aux personnes de ne pas dépendre du tout voiture.
Réponse
Vous dites qu’ils faut réorganiser le parking avec des silos, en verticalités (Ndlr : Ce n’est pas du tout ce que M. Mistré a dit.). Ce sera des investissements majeurs le jour où nous le ferons et cela augmentera la part déficitaire du budget annexe Parc de Stationnement. Donc ce déficit, avec lequel nous n’êtes pas d’accord, sera plus élevé. Il faut être cohérent. Soit vous nous dites, « N’investissez pas dans des ouvrages de parking » et alors je pourrais entendre que vous refusiez que le budget principal alimente le budget des parkings, soit ça ne tient pas.
Deuxièmement, les solutions de train ou de transport en commun. Je reprend l’exemple des communes de tout à l’heure. Comment vous allez faire ? Le train, bon…On va peut-être pas approfondir le sujet. La densification du réseau de bus, moi je veux bien, mais il y a des réalités économiques qui ne vous échappent pas. Et on sait qu’on n’aura jamais demain un niveau de fréquentation qui permettra une ligne régulière avec 3 bus par heure pour une desserte Merlas -Voiron. Et les personnes ne pourront pas venir aux rendez-vous aux heures qu’elles ont souhaité. Et soyons aussi reconnaissants envers ces gens qui nous permettent, par leur fréquentation, de maintenir un certains nombres de services dont nous jouissons à Voiron. Donc il faut leur offrir des solutions.
3e point : Le débat voiture électrique-diesel est hors de propos. Les véhicules électriques ont aussi besoin de stationnement. Et il y a plus de bornes sur Voiron que vous le laissez entendre.
Notre réponse
Les exemples que vous donnez sont intéressants. Les gens des communes que vous citez sont peu nombreux et continueront de venir à Voiron en voiture, et c’est très bien ainsi. La question est celle des usages des voironnais vis-à-vis de leur ville, voironnais dont une part va aller vers des solutions plus douces à l’avenir.
Réponse
C’est d’un mépris pour la réalité de ces gens là que de dire « Ils ne comptent pas parce qu’ils ne sont pas beaucoup. » Balayer d’un revers de main la réalité quotidienne de ces gens là, c’est quelque chose de grave! Et ça ne concerne pas qu’eux ! Je redis que sans ces personnes et leurs dynamiques, nos services publics et de proximité auraient du mal à exister.
Notre réponse
C’est exactement ce que nous avons dit… La question est « quel regard a-t-on sur les voironnais, dont les usages vont évoluer? »
Réponse
Je rappelle, qu’on a discuté de parking tout à l’heure cas nous avons l’intention de végétaliser, de piétonniser, de laisser davantage de part aux cycles. Ce qui ne me paraissait pas faire totalement mépris de cette réalité là.
J’espère que si des gens nous écoutent sur Youtube, ce ne sont que des Voironnais ! Je passe mon temps à expliquer à mes homologues tout le respect que la ville centre accorde à leur préoccupation, de leurs intérêts parce qu’on a besoin d’eux. S’ils vous entendent dire ce que vous avez dit, il faudra bien que je leur explique que c’était des propos de l’opposition et pas de la majorité. Parce qu’on n’est pas prêt à avoir de la considération en retour.
Autre intervenant : En politique publique, on assume les choix du passé. L’engagement a été pris il y a quelques années et on savait que le parking n’était certainement pas rentable. Et c’est dans tous les investissements qui sont faits. On est tenu au remboursement des emprunts.
Notre réponse
Oui, tout à fait. Il faut assumer les choix passés. Et c’est pour cela que nous voulons avoir aujourd’hui ce débat. On n’a pas envie de devoir assumer dans les décennies à venir des choix de parkings supplémentaires. D’autant que les gens vont se retrouver coincés… On le voit quand le prix de l’essence augmente. Nous devons éviter qu’ils se retrouvent enfermés dans un seul choix. Et nous devons être créatifs et réactifs pour éviter la solution du passé « On est obligé de rayonner vers la ville centre en voiture individuelle parce que c’est là que les services se trouvent ». Mais il faut être ambitieux et développer plus de services publics et de mobilités douces. Le co-voiturage est une possibilité. Dès lors qu’on se retrouve à 4 dans un véhicule plutôt qu’à 4 véhicules, mathématiquement, on se retrouve avec moins de besoin en parking
Réponse
Ouais enfin bon, on va pas approfondir le sujet. Développer le covoiturage, l’usage du vélo, là dessus on est d’accord. En aucun cas, cela nous autorise avant l’heure à enterrer la voiture comme une solution guidée par la contrainte et pas nécessairement par choix. On va s’arrêter là. On a un emprunt à rembourser et on ne peut pas s’en libérer.