D’après la conférence du 17 octobre 20 à Coublevie par Hélène Foglar, consultante, écologue.

La question de l’éclairage public remonte avant l’antiquité, autant dire que c’est un sujet de longue date !

Depuis la formation de la Terre, il y a le jour, la nuit, les saisons ainsi la vie s’est spécialisée autour.

La nuit est une véritable niche écologique de certaines espèces animales et végétales.

Et l’éclairage public est arrivé : Rappelons-nous des lampes à huile, des lampes à gaz avec les allumeurs de réverbères, les lampes incandescentes, à vapeur de mercure, à vapeur de sodium et l’arrivée des LED…

Mais pourquoi éclairer ?

  • Par sécurité : Voir les obstacles dans le noir, protéger nos biens, voir ses agresseurs potentiels, bref, avoir le sentiment de sécurité ;
  • Pour faire joli : Par exemple éclairer les églises, les monuments anciens…
  • Pour vendre : Avec les enseignes commerciales, les panneaux lumineux pour la communication…

L’éclairage pour le pire

C’est une lumière artificielle… qui peut être orientée vers le ciel, le sol, qui peut être réfléchie par le sol et être renvoyée vers le ciel, une lumière dispersée par les particules de pollution…

Elle empêche de voir le ciel, la voie lactée (aujourd’hui 60 % des européens ne la voient plus). Les recherches scientifiques de la faune et flore nocturnes sont plus difficiles et les astronomes ont alerté sur les pollutions lumineuses.

Pour les animaux

Car la faune nocturne a du mal à se déplacer à la lumière et notamment quand il y a une continuité d’éclairage. Mais ce n’est pas tout.

La majorité des espèces sur Terre sont nocturnes, soit 30% des vertébrés et 60% des invertébrés. Certains ont plus de sensibilité aux UV, de grandes pupilles, des membranes réfléchissantes, une vision des couleurs différente en fonction de la nuit ou du jour…

Les espèces nocturnes, très sensibles, sont vite éblouies, ce qui provoque une perte des corridors biologiques. L’impact peut être important pour les oiseaux migrateurs lorsqu’il fait mauvais, ils volent plus bas et vers les villes éclairées et entrent en collision avec les façades…

Pour les insectes, la lumière a un effet « aspirateur » … pour les plantes, la photosynthèse est altérée notamment pour la préparation à l’hiver, ce qui les rend plus fragiles.

Pour l’homme

Nous, nous perdons les informations culturelles de la vie nocturne et une certaine culture…

Mais, par ailleurs, le gaspillage énergétique lié aux éclairages pour les communes est évalué à 32% des factures, dont 31% sur la facture électrique.

Sans compter les effets négatifs pour la santé (voir le rapport de l’ANSES du 17 juillet 2019) de l’homme :

  • Le spectre lumineux est déséquilibré dans le bleu ;
  • Très forte luminance qui crée des éblouissements ;
  • Horloge biologique perturbée par la lumière bleue… et notamment sur le sommeil.

Et si on replaçait l’éclairage vers les besoins réels ?

Nous devons trouver un compromis entre le respect des rythmes biologiques et le besoin d’éclairage.

  • Quand c’est nécessaire : À certains moments de l’année, on pense à supprimer des points lumineux non essentiels.
  • Là où c’est nécessaire : Éclairage vers le bas… enlever les flux lumineux vers le ciel, les axes routiers n’ont pas besoin d’être éclairés.
  • On adapte l’intensité aux besoins : En fonction des heures de la nuit, en lien avec les notions de sécurité, selon les besoins réels de visibilité… Tout ceci est différent selon les quartiers.

Et cette question est un vrai sujet qui est régi par une réglementation. On peut citer, de façon non exhaustive :

Voiron peut être vertueuse en la matière avec une volonté politique, une démarche pédagogique et des débats citoyens.

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