Une carrière hors du commun, effectivement…

Une carrière hors du commun M. Jacques Chirac en a certainement eu une.

Et ce ne serait pas en faire un tableau complet que de passer sous silence son titre de premier ancien président de la République française condamné par la justice

« détournement de fonds publics ». Coupable.

« abus de confiance ». Coupable.

« prise illégale d’intérêts ». Coupable.

« délit d’ingérence ». Coupable.

Alors, chères personnalités du conseil, peut-être pensez-vous que ce sont des agissement mineurs pour une personnalité politique…

Mais peut-on séparer l’élu de l’élu qui a abusé de cette position ?

Un repris de justice peut-il être donné en exemple si vite ?

Quelle urgence y a-t-il à lui donner une place, ou plutôt une rue, moins d’une dizaine d’années après ces condamnations, moins d’un an après son trépas ?

La place d’une femme

Car, surtout cette place, cette rue, cette avenue pourrait, gagnerait, devrait être la place d’une femme. 4 % des noms de rues en France sont ceux de femmes et Voiron ne fait pas figure de glorieuse exception.

Ville de plus de 20 000 personnes, dont 54 % de femmes. Chaque année un rapport sur l’égalité Femme-Homme y est rédigé et publié. Dans celui de 2019, on lisait, je cite, que l’ « égalité de droits et de statut, garantie aux femmes par la loi, reste à construire dans les faits. »

Voici donc pour vous, pour nous, une occasion d’avancer dans cette construction, qui n’est pas, bien sûr, le fait d’un seul événement. D’autant que d’autres pré-existent, et on aura une pensée pour Marcelle Boudias, et pour la Veuve Becquart-Castelbon. Mais cette construction ne peut pas se satisfaire des occasions manquées, alors même que le nom de Philippe Vial déjà attribué à la médiathèque vient de l’être à une Avenue. Bien que nous ne manquions pas de candidates possibles aux honneurs cartographiques.

Simone Veil.

Pour une voie menant à l’hôpital, le nom d’une ancienne ministre de la santé. Un nom qui dépasse, vraiment, les clivages partisans. Le nom, aussi, d’une loi emblématique en ce qui concerne le droit des femmes à disposer de leur corps. Loi qui fête cette année les 25 ans de sa première promulgation. Loi qui concerne plus de 200 000 situations par an. Plus encore si on englobe les mineures qui peuvent, grâce à cette loi, accéder à une contraception. Une loi structurante, à plus d’un titre, de notre société et de la vie de nos concitoyennes et concitoyens.

Simone Veil.

Que nous proposons donc, à titre d’amendement, à ce point 3 de notre ordre du jour, en lieu et place de celui de Jacques Chirac. Car nous savons toutes et tous à quel point les symboles ont leur importance. Ne passons pas à côté de cette possibilité qui nous est offerte d’être au rendez-vous d’un passé dont nous pouvons être fièr-e-s, et d’une cause, plus que jamais ancrée dans le présent.

Ce serait un honneur pour la Ville de Voiron, que de lui dédier cette avenue.

A Simone Veil.

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