Prévention ou répression ?

Lors du dernier conseil municipal, une délibération « prévention de la délinquance et sécurité » nous a été soumise. Il s’agit de modifier les conditions d’octroi et de suspension des aides municipales facultatives pour les familles dont les enfants mineurs ont commis des incivilités.

Le sujet de la tranquillité publique, cher à la majorité, présente déjà tout un attirail de mesures humaines, matérielles et financières (dont la vidéo-verbalisation, le doublement des policiers municipaux).

Aller plus loin aujourd’hui ? Doit-on en conclure que les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous ?

Ou alors est-ce un « non-sujet » ? Parce que la commission d’arbitrage pour les majeurs créée en novembre 2016 ne s’est jamais réunie, faute de besoin !

A plus long terme, la société gagne à ce que les mineurs ayant commis des actes incivils se réparent, aillent vers d’autres voies. Est-ce que le fait d’enlever des aides facultatives à certaines familles déjà en précarité (puisqu’elles ont besoin d’aides de la collectivité) contribue à cette réparation ?

L’exclusion produit de l’exclusion. Accompagner fermement peut aider à la reconstruction. S’il devait y avoir un vrai sujet, nous plaiderions pour des travaux d’intérêt général, vecteurs de dialogue avec les jeunes concernés.

Et, avant même toutes ces considérations morales, en France, la justice repose sur l’individualisation des peines et non sur la responsabilité collective. Sanctionner une famille n’est donc pas légal.

D’où que sorte cette idée, elle aurait dû y rester.

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